Patrick Lascoux s’est exprimé au nom du groupe Ecologie & Citoyenneté sur le rapport développement durable d’Est Ensemble : il a rappelé les ambitions du territoire.

Alors que la peste brune gagne du terrain, présenter un rapport de développement durable dans le contexte actuel pourrait sembler hors-sol, presque ironique. La suspension pour trois mois des aides américaines au Sahel va entraîner des millions de morts…. Défendre des valeurs sociales dans un tel contexte d’inégalité, d’effondrement climatique et de mise à mal des services publics relève de la gageure !
Je meurs d’envie de vous rappeler la légende amérindienne du colibri, qui lutte contre l’incendie dévastateur d’une forêt, mais vous la connaissez déjà…. Alors, nous tenons à remercier toutes celles et ceux qui ont collaboré à la rédaction de ce rapport. Il est censé évaluer l’impact de nos politiques publiques en faveur d’un développement soutenable.
La mise en place d’une démarche d’amélioration continue y est essentielle, et elle devrait être, à mon sens, complétée de critères et d’indicateurs plus précis (comme par exemple des données sanitaires).
Jamais notre territoire et nos villes n’ont porté de politiques publiques aussi ambitieuses : renaturation, santé, sécurité, éducation, transport, lutte contre les pollutions, accès à l’eau, alimentation, construction biosourcée, …. Nous plantons des arbres et créons des lieux de vie et d’échange. Nous soutenons l’économie sociale et solidaire de demain, résiliente et tournée vers la proximité, pour mieux consommer, réduire les inégalités….
A ce titre, l’année 2024 a été marquée par l’adoption et l’animation de nombreux plans stratégiques et structurants : PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal), RLPi (Règlement Local de Publicité intercommunal), PLM (Plan Local des Mobilités), PLPDMA (Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés), SPASER (Schéma de Promotion des Achats Socialement et Écologiquement Responsables) et le PCAET (Plan Climat Air Énergie Territorial). On peut ajouter la prise de compétence de la Régie publique de l’eau, le Plan arbres, la pépinière et médiathèque à Bondy nord, la renaturation en PRU, « la Transition écologique » dans le nouveau contrat de ville, l’appel à projet Tempo, le renouvellement du Fonds à impact social et environnemental, le précieux fonds zéro déchet et surtout la Culture pour tous…. La liste est longue et elle n’est pas exhaustive.
Dans ce rapport 2024, deux actions sont mises à l’honneur : le lancement de la troisième modification de notre PLUI et la mise en place de la collecte des déchets organiques. Ces deux points sont essentiels à la transition écologique. Pourtant, on trouve encore des élus en responsabilité : qui exigent des dérogations à la réglementation environnementale, qui refusent la renaturation et la désartificialisation des sols, qui remettent en cause la nécessité de locaux destinés aux vélos et au tri des déchets, … sous prétexte qu’ils ne pourront plus continuer à porter de nouveaux programmes immobiliers. Alors oui ! le monde change et nous devons nous adapter, nous ne pourrons plus construire comme avant et le tri à la source de nos déchets n’est pas une option.
Nous portons collectivement la responsabilité de nos choix et nous continuerons à les assumer notamment au regard des impacts sanitaires liés à la pollution et au dérèglement climatique. À titre d’exemple, les pavés de granit qui sont installés sur toutes les nouvelles voiries et aux abords de nos infrastructures, vont transformer nos espaces urbains en vallée de la mort ; une bombe à retardement qu’il faudra assumer dans un futur proche.
Pour finir sur une note positive, en 2024 Carton Plein etEst Ensemble ont reçu de la MGP le trophée achats circulaires et solidaires. Je me réjouis de voir aujourd’hui des lots de notre commande publique réservés au réemploi et à l’upcycling. Il nous reste encore quelques engagements pris devant la convention citoyenne climat de 2021 à honorer.
On mesure à quel point, il est important de continuer à partager plus largement ces enjeux et à donner aux services les moyens d’évaluer nos politiques publiques en faveur de la résilience qui s’impose.
Pour conclure : l’intelligence ne sera jamais artificielle ; par contre, elle sera toujours collective !