Mardi 6 février 2024, l’édition 2023 du Rapport relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a été présenté au Conseil de Territoire d’Est Ensemble. Au nom du groupe « Écologie & Citoyenneté », Anne-Marie Heugas propose des axes d’amélioration.
Cher Président,
Cher·es collègues,
Je tiens à remercier les services pour la production de ce rapport annuel relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein de notre collectivité. Ce document est particulièrement essentiel à l’heure où les femmes sont toujours payées 15.4% de moins que les hommes à temps de travail égal en France.
Fort heureusement, ce rapport souligne la situation moins inégalitaire à Est Ensemble par rapport aux autres collectivités territoriales et au monde du privé. En effet, il y a une répartition équilibrée entre les femmes et les hommes (50.46% de femmes contre 49.54% d’hommes) ; une rémunération quasi-équivalente (2 613€ pour les femmes contre 2 601€ pour les hommes) ; une parité quasi-équilibrée concernant les absences pour les enfants malades (50.58% de femmes contre 49.42% d’hommes). Nous regrettons que malgré l’augmentation notable des agents masculins à temps partiel 36 % en 2023 vs 18% en 2022) les femmes qui ont toujours recours majoritairement à l’image de ce qui se passe au niveau national.
Cependant, nous devons aussi nous améliorer pour être à la hauteur des enjeux. Voici les quelques pistes que vous propose le groupe « Écologie & Citoyenneté ».
Concernant la féminisation des secteurs sportifs et techniques. En 2023, la répartition s’est légèrement améliorée, mais reste toujours trop inégalitaire (DSI : 17% de femmes contre 83% d’hommes ; DPVD : 18% de femmes contre 82% d’hommes ; DSPO : 26% de femmes contre 74% d’hommes). Ces milieux, traditionnellement occupés par des hommes, doivent faire l’objet d’une attention particulière. En plus du recrutement, nous devons veiller à ce que les conditions de travail s’adaptent aux femmes et non l’inverse. Cela peut se traduire par la présence de vestiaires séparés, par des tenues de travail adaptées.
Nous proposons également d’inclure dans le prochain rapport, une analyse sous le prisme du « budget sensible au genre » au sein des collectivités. Selon l’OCDE, « la budgétisation sensible au genre est un outil opérationnel qui permet de promouvoir l’égalité à travers le processus budgétaire d’une collectivité, à l’échelle locale ». Cet outil a notamment été expérimenté dans le passé à Montreuil, par les directions des sports et de la jeunesse. Il a ensuite été repris en 2021 par la ville de Lyon et en 2022 par la ville de Strasbourg.
Autre piste d’amélioration, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Aucune information n’est inscrite dans ce rapport. Pourtant, si l’on souhaite lutter véritablement contre les inégalités de genre, nous ne pouvons pas occulter ce sujet si central. Quid du dispositif de signalement des actes de violences, harcèlements, discriminations et des agissements sexistes ? Peut-on avoir des données et prendre du recul sur ce dispositif afin d’évaluer son efficacité et d’éventuellement l’améliorer ?
Par ailleurs, après le déploiement des distributeurs de protections périodiques sur les équipements en 2023 et 2024, pourquoi ne pas expérimenter le congé menstruel pour les agentes et agents souffrant de règles incapacitantes ? La ville de Saint-Ouen et la métropole de Lyon se sont déjà lancées dans ce dispositif.
Enfin nous saluons la constitution d’un groupe de travail « genre et ville » qui a vocation à sensibiliser les services, les agents sur la prise en compte du genre dans le cadre certes uniquement des projets d’aménagements urbains mais c’est un bon début.
J’en profite d’ailleurs pour vous signaler qu’EE vient de signer une convention avec le CDOS pour favoriser un aménagement urbain sportif accessible à toutes et tous dans le cadre des projets ANRU: Le Morillon ou NPNRU à Noisy , Bondy, Bobigny. C’est une première en Seine Saint-Denis !
Je vous remercie.