Intervention d’Anne de Rugy sur les conventions ANRU

Cher président, cher·e·s collègues, au nom du groupe Ecologie & Citoyenneté, je voudrais dire quelques mots au sujet du programme national de renouvellement urbain qui concerne pour ces conventions quatre villes d’Est Ensemble.

Cher président, cher·e·s collègues, au nom du groupe Ecologie & Citoyenneté, je voudrais dire quelques mots au sujet du programme national de renouvellement urbain qui concerne pour ces conventions quatre villes d’Est Ensemble.

Signature de la convention Anru La Noue Montreuil Bagnolet

Quasiment toutes les villes d’Est Ensemble comptent un ou plusieurs quartiers qui ont bénéficié de plan de renouvellement urbain à l’image des quartiers concernés par ces délibérations, la Noue-les Malassis à Montreuil et Bagnolet, les quatre chemins à Pantin, le Londau et Béthisy à Noisy. Ces plans de renouvellement urbain, établis en concertation avec les villes et les habitant·e·s, permettent par l’accès à des subventions de l’Etat importantes, la transformation de quartiers qui concentrent souvent des problèmes économiques et sociaux liés à la pauvreté mais aussi et surtout des maux urbains hérités d’une construction de la ville au détriment des plus pauvres : pollution sonore et atmosphérique par les autoroutes venues déchirer des quartiers à peine construits, minéralisation et exposition intense aux pics de chaleur urbaine, mauvaise isolation phonique et thermique, absence de commerces de proximité voire enclavement.

Nous souscrivons aux objectifs de l’ANRU

Remédier à ces nuisances, adapter la ville au réchauffement climatique et à la crise écologique, recréer du lien, favoriser la mixité fonctionnelle et l’implantation d’activités économiques sont les objectifs des plans ANRU et nous ne pouvons qu’y souscrire.

Ainsi ces conventions vont permettre :

  • De rénover les logements et de mieux les isoler notamment du point de vue thermique,
  • De rénover ou de reconstruire des bâtiments publics plus fonctionnels et de meilleure qualité : une piscine, un conservatoire, une salle de spectacle, des crèches, des écoles, des espaces d’activité économique, commerces, pépinières d’entreprise, etc.
  • De favoriser le réemploi ou le recyclage des bâtiments ou infrastructures détruits
  • De retrouver des espaces déminéralisés et des espaces de pleine terre dans des zones très minérales : ainsi la démolition de la dalle Thorez à Bagnolet devrait permettre de reconfigurer complètement le quartier et de renaturer l’espace public. Tous ces projets s’articulent aussi avec des projets Quartiers Fertiles dont beaucoup de ville d’Est ensemble sont lauréates avec l’objectif d’avoir, conformément à la Convention citoyenne pour le climat d’Est Ensemble, une ferme urbaine par ville
  • De favoriser les cheminements piétons et mobilités douces notamment entre jardins et parcs avoisinant y compris en y intégrant désormais le Grand Chemin ou Promenade des Hauteurs programmé par Est Ensemble
  • Plus globalement, d’améliorer la qualité de l’habitat et du cadre de vie

C’est pourquoi nous voterons bien évidemment ces délibérations mais il est tout de même une orientation centrale de l’ANRU voulue et imposée par l’Etat qui questionne : la condition de démolition de logements sociaux pour l’obtention de crédits.

La démolition ne doit plus être la norme

Cette injonction à la démolition pour dédensifier le social, selon les termes même de l’ANRU, n’est pas toujours une option ou une possibilité résultant de la concertation menée dans les villes, c’est un dogme qui ne fait pas débat, une condition pour obtenir les financements très utiles à l’amélioration de l’habitat et des espaces publics dans ces quartiers politiques de la ville.

Or, à l’heure où l’on connait le coût financier de ces opérations de démolition reconstruction mais aussi leur coût énergétique et leur coût en émission carbone (la construction figurant en très bonne place des secteurs émetteurs de GES, environ un quart des émissions en France – rappelons à ce stade un ordre de grandeur : un logement démoli-reconstruit c’est 19 tonne de CO2 émise quand une réhabilitation ne représente qu’1 tonne par logement),

Si les pojet urbain portés par l’EPT sont de qualité, nous ne pouvons accepter que cette doctrine ne soit pas au moins questionnée et qu’il ne soit pas possible de mieux l’adapter à la situation de chaque quartier ainsi qu’à la demande et à l’expérience vécue des habitants. Aucune des opérations de réaménagement concernées par ces convention ANRU ne fait exception : le financement du renouvellement urbain est soumis à la validation de démolition de logements sociaux. Compte tenu de l’importance des demandes de logements sociaux non satisfaites dans la métropole du Grand Paris notamment pour les plus précaires  et ce malgré la loi DALO, compte tenu de la saturation des solutions d’hébergement souvent précaires (comme l’hébergement en hôtel) et très en deçà des besoins métropolitains.

La démolition ne devant être une solution qu’exceptionnelle et de dernier recours, nous espérons pouvoir porter cette demande de révision de doctrine dans le futur PMMH métropolitain au profit de la rénovation et d’un travail fin d’amélioration de l’habitat pensé avec les habitants et les élu-e-s et nous souhaitions l’exprimer aujourd’hui à l’adresse de l’Etat afin de faire évoluer la doctrine notamment s’il devait y avoir un dispositif ANRU 3.

Je vous remercie pur votre attention

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