Le sujet de cette convention avec le Syctom pour la mise en œuvre de la collecte et le traitement des déchets alimentaires sur notre territoire est particulièrement important. Il appelle à une réflexion plus large sur la façon dont nous pensons l’avenir de nos déchets.
Les déchets alimentaires sont « la partie noble » de nos déchets ; celle que l’on peut valoriser par un retour à la terre ou la production de biogaz ; celle qui peut participer à notre projet de renaturation du milieu urbain ; celle qui nous peut nous permettre de rendre nos sols plus vivants et résilients au changement climatique….
L’enjeu est de taille. Les déchets alimentaires (compostables) représentent environ 30% de nos ordures ménagères résiduelles.
Outre l’obligation légale de généraliser le tri à la source de nos biodéchets au 31 décembre 2023, l’objectif premier est bien celui de notre plan zéro déchet, à savoir : la réduction de nos détritus.
Deux modèles concurrents
Les premières expérimentations, bien que peu concluantes, nous démontrent l’importance de l’implication des habitants au dispositif, sans laquelle rien n’est possible. Leur motivation et notre accompagnement conditionnent donc la réussite de notre plan.
Deux logiques cohabitent en matière de déchets alimentaires : un modèle industriel de traitement centralisé (méthanisation ou compostage) qui nécessite une logistique de collecte lourde et coûteuse et/ou un modèle de valorisation plus résilient, au plus près de la source de production, le compostage partagé de proximité.
Comme souvent, certains habitants sont plus réactifs que nos institutions et ils sont de plus en plus nombreux à plébisciter le tri à la source de leurs biodéchets.
Notre territoire est cité en exemple pour son volontarisme en matière de compostage. Une nouvelle fois, je tiens à rendre hommage à nos éco-animateurs et maitres composteurs qui mènent un travail remarquable au quotidien de prévention et de formation avec nos partenaires associatifs : le Sens de l’humus, Activille et le Réseau Compost Citoyen.
Malgré ces actions remarquables qui nous montrent le chemin à suivre, nous avons toutes et tous beaucoup de mal à sortir d’un modèle consumériste.
Encore trop de nos concitoyen·ne·s n’ont pas conscience du coût économique, social et environnemental de la gestion de leurs déchets. Les enjeux ne sont pas assez partagés et mesurés par les habitant·e·s.
Les collectivités locales doivent initier un réel changement
Mais c’est aussi à nous, collectivité locale, de prendre le taureau par les cornes.
Cher·e·s collègues, cher président Patrice Bessac, au moment où il est devenu plus que vital d’accélérer notre transition écologique, j’attends toujours que notre territoire investisse dans un véritable plan de communication zéro déchet dans lequel le message serait concerté et les bons gestes encouragés….
Le traitement et la collecte des biodéchets va impacter notre prochain marché de collecte. Je vous rappelle que le coût total de la collecte atteint près de 21M € annuels sur le territoire. L’importance du montant de ce marché attire les convoitises et je souhaite en toute transparence un partage et une information en amont des principaux intéressés : les habitant·e·s….
Il ne m’est pas concevable que sur un sujet aussi important, des décisions puissent être prises en quelques minutes dans le bureau clos d’un comité des maires. L’expérimentation à l’échelle d’une ville fait partie de cette convention et hier soir, nous avons présenté au Bureau Municipal de Romainville les conditions de son développement et de sa réussite.
Quand on commence à trier et valoriser ses déchets alimentaires, on agit aussi sur tous les autres flux. Non seulement on réduit ses Ordures Ménagères Résiduelles mais on adopte aussi une consommation plus responsable (orientée vers le vrac). On évite les emballages et l’usage des plastiques à usage unique.
Par le soutien à la mise en place d’une collecte plus adaptée aux gros producteurs, cette convention privilégie clairement le modèle industriel.
Je vous demande néanmoins de l’approuver, elle nous permettra de continuer à bénéficier de l’accompagnement du Syctom jusqu’en 2024.
Enfin, je profite de cette prise de parole pour vous informer qu’au dernier Comité Syndical du Syctom, le groupe écologiste a obtenu la réaffectation de 8 M€ de plus à la prévention, le réemploi et la filière biodéchets. Je demande que notre EPT prenne le même chemin.