Cher·e·s collègues, je remercie les services pour la production de ce Rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Rémunérations, accès à l’emploi, violences, précarité, accès aux responsabilités professionnelles, associatives ou politiques : entre les femmes et les hommes, la liste des inégalités est encore longue malgré même s’il y a des avancées.
Rappelons tout de même qu’aujourd’hui :
- Les femmes gagnent en moyenne 28% de salaire en moins par rapport aux hommes
- Que l’écart de salaire entre les femmes et les hommes est de 16,5% à poste égal
- Et qu’Il y a ce tristement fameux plafond de verre en termes d’accès à des emplois à responsabilité
- En fin La précarité touche davantage les femmes, et les emplois dans lesquels elles sont surreprésentées sont déconsidérées, voire invisibilisées
Les collectivités territoriales sont des actrices essentielles de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Par leur statut d’employeurs, par la définition et la mise en œuvre de leurs politiques publiques, par leur connaissance et leur capacité d’animation des territoires, elles sont un véritable moteur de l’action publique pour l’égalité hommes-femmes.
Première loi globale, et texte de mobilisation de toute la société, la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes réaffirme le rôle des collectivités territoriales pour atteindre une égalité effective.
Son article 61 prévoit notamment que chaque collectivité et EPCI à fiscalité propre de plus 20 000 habitant-e-s présente chaque année, en amont des discussions budgétaires, un rapport sur la situation de l’égalité entre les femmes et les hommes à l’assemblée délibérante.
Une situation globalement égalitaire à Est Ensemble
C’est l’objet même de cette délibération : le Rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.
Le constat qui y est dressé pour notre collectivité va plutôt dans le bon sens, puisqu’il met en évidence une situation globalement plus égalitaire dans notre EPT que dans le reste de la fonction publique territoriale.
La parité par catégorie A/B/C sur les emplois permanents, par exemple, est presque atteinte.
En revanche, des écarts de rémunération trop importants subsistent encore entre femmes et hommes parmi les agents de catégorie C.
Je voudrais souligner que ce rapport s’en tient au minimum réglementaire, à savoir présenter quelques indicateurs de ressources humaines. Compte tenu des enjeux, nous devrions aller plus loin.
Expérimenter un budget sensible au genre
Si nous voulons assurer l’égalité des droits et la justice sociale, nous devons veiller à construire des politiques publiques ambitieuses dans ce sens qui assurent une redistribution juste de l’agent public.
Notamment, afin que les habitantes du territoire qui se trouvent dans une situation socio-économique dégradée, bénéficient au moins autant que les hommes de la dépense publique de notre collectivité.
C’est tout le sens de la mise en œuvre des Budgets sensible au genre au sein des collectivités.
En effet Selon l’OCDE « la budgétisation sensible au genre est un outil opérationnel qui permet de promouvoir l’égalité à travers le processus budgétaire d’une collectivité, à l’échelle locale « , notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de l’entreprenariat où les inégalités persistent.
Un outil qui a, par ailleurs, été expérimenté par le passé à Montreuil par les directions des sports et de la jeunesse et qui malheureusement n’a pas été étendu à l’ensemble du budget de la ville
Alors même qu’il fait de plus en plus d’émules : la ville de Lyon a récemment adopté (2021) un budget genré et il me semble que Bordeaux y réfléchit…
Sans rentrer dans les détails, voici le principe d’un budget sensible au genre :
- Il s’agit d’une évaluation des budgets basée sur la dimension de genre, en incorporant une perspective de genre à tous les niveaux du processus budgétaire et en restructurant les recettes et les dépenses.
- On part des données genrées dont on dispose pour établir un diagnostic genré de qui sont les bénéficiaires de telle ou telle politique publique : sportive, culturelle etc.
- Puis on met en place des indicateurs genrés pour mesurer les résultats que l’on souhaite atteindre.
A Montreuil par exemple, l’expérimentation de cet outil à l’échelle de la direction des sports et de la direction de la jeunesse a permis de mieux cibler les politiques publiques et de les orienter à destination de ceux et celles qui en ont le plus besoin.
Un bel exemple est celui du dispositif « Sport dans les parcs » qui a su toucher un public majoritairement féminin et qui a su rendre accessible la pratique du sport tout en favorisant l’inclusivité à l’égard des femmes dans les espaces publics de Montreuil.
Notre groupe « Ecologie et Citoyenneté » propose donc qu’Est Ensemble, à son tour, se lance dans cette démarche et expérimente un Budget sensible au genre pour certaines directions dès l’année prochaine.
Je vous remercie