Mesdames et messieurs les élus,
Je vais intervenir pour les deux délibérations qui suivent au sujet de l’approbation de la convention de participation financière entre Est Ensemble et les associations COALLIA et ADOMA en vue de la réalisation du diagnostic social et du desserrement des foyers de travailleurs migrants Rochebrune et Edouard Branly, tous deux construits à Montreuil en 1969 et 1980. En d’autres termes, il s’agit de mettre en place une MOUS et de reloger les travailleurs migrants dans différents foyers plus modernes.
Un processus qui sera long et complexe aux vues des situations administratives de certains et qui nécessitera une attention soutenue de nos collectivités notamment pour le respect des délais.
Cet engagement d’Est Ensemble, tout comme l’a déjà fait la ville de Montreuil en mars dernier, constitue une étape décisive en vue de la reconstruction de ces deux foyers devenus trop vieux et insalubres.
Le combat pour un logement digne, pour toutes et tous, est un enjeu majeur de notre époque. Il s’agit dans ce cas ici modestement de permettre à quelques centaines de travailleurs migrants de retrouver une certaine dignité.
Un état défaillant
Des migrants dont la dignité est mise à mal depuis de trop nombreuses années dans notre pays, en Europe et dans le monde ; et que la période actuelle ne tend pas à rétablir. L’actualité vient nous le rappeler quasi quotidiennement. Il suffit de rappeler les centaines personnes de mortes ces derniers mois en tentant de traverser la méditerranée pour rejoindre l’Europe ou l’instrumentalisation ignoble de réfugiés à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Sans aller chercher très loin, notre pays lui-même offre un spectacle désolant et indigne quand on voit les conditions d’accueil des populations migrantes, comme par exemple à Calais. Oui disons-le, notre État est défaillant en la matière et les collectivités locales qui ont des valeurs humanistes comme les notre se retrouvent à assumer des responsabilités qui relèvent pourtant d’une compétence de l’État.
Une dignité mise à mal également par un discours ambiant alimenté par une extrême-droite bruyante qui n’offre aucune solution viable, ni à court terme, ni à long terme mais qui navigue dans les caniveaux pour exacerber les peurs et les haines qui divisent.
Nous vivons pourtant une période difficile, où l’humanité est confrontée à de nombreux et très grands défis tant sociaux et qu’écologiques et que seule une réelle solidarité permettra de relever dignement.
Fort de cette longue expérience d’accueil dans nos foyers de travailleurs migrants, nous allons ainsi continuer de développer cette solidarité et ce bien vivre-ensemble qui nous semble essentiel par les temps qui courent. Oui, soyons fiers de notre engagement car c’est cette France-là que nous voulons construire.
Enfin, avant de terminer, je profite de cette intervention pour rappeler la nécessité de régulariser l’ensemble des travailleurs sans-papier, qui habitent ou non dans ces foyers, et que les récentes grèves ont mis en lumières.
Parce que le droit au travail est un droit fondamental, source de dignité et d’avenir, essentiel à l’exercice d’autres droits fondamentaux, la régularisation est une étape importante qui permet de lutter plus efficacement contre le travail dissimulé et contre la précarisation d’une partie du monde du travail.