Merci Monsieur le Président,
Cette délibération [sur les modes d’indemnisation des partcipant·e·s] et la présentation que nous avons eue tout à l’heure, avant la tenue du Conseil de territoire, offrent l’occasion pour le groupe Ecologie & Citoyenneté de nous exprimer sur le lancement de cette convention citoyenne locale pour le climat.
Nous partageons naturellement le triple défi auquel cette Convention citoyenne locale doit tenter de répondre :
· 1er défi : Trouver des mesures concrètes, locales et efficaces pour répondre à la crise écologique et à la crise climatique, à l’heure où il nous reste 113 mois avant 2030 pour atteindre l’objectif de -55% de baisse d’émissions de Gaz à effet de serra inscrit dans l’Accord de Paris.
Il s’agit donc de prendre des mesures à la hauteur des enjeux, pas comme le projet de loi « Climat & Résilience » du Gouvernement, qui terminait aujourd’hui même au Parlement sa 1e lecture. Force est de reconnaître qu’au niveau national, les modalités d’action et les moyens prévus seront insuffisants pour répondre aux objectifs du GIEC et aux engagements internationaux de la France. Nous n’avons donc pas le choix localement : il faut agir vite et fortement dans tous les territoires.
· 2e défi : garantir des solutions sociales, qui associent l’urgence climatique, la justice environnementale et la justice sociale. Je crois que nous retrouvons toutes et tous sur la nécessité d’accompagner l’ensemble des acteurs du territoire dans les mutations en cours, les transformations à conduire (et les efforts, disons-le puisque ça ne se fera pas sans quelques efforts) que nécessite la reconversion écologique de notre économie, de nos modes de production et de consommation. Je sais que les citoyen·ne·s panélistes auront en tête cet impératif de justice sociale et que nous avons le souci de la traduire dans nos politiques publiques à Est Ensemble.
· 3e défi est démocratique, dans un moment où nous sommes toutes et tous marqués par le record d’abstention des élections régionales et départementales qui viennent de se tenir. Cette situation nous interpelle, nous qui sommes engagé·e·s en Seine-Saint-Denis pour servir un territoire et des populations qui ont des ressources, des atouts mais aussi et surtout des besoins sociaux très importants. La très faible participation dans nos villes, dans nos quartiers populaires (mais pas seulement), sont de nature fragiliser la légitimité politique des décideurs locaux, et contribuent à affaiblir l’action publique locale.
Je ne doute pas que les nouveaux élu·e·s sequano-dyonisien·ne·s sortis des urnes (félicitations à eux et elles, certains·e·s sont présents ce soir ) auront ce souci d’apporter à leur échelle d’autres réponses que des conventions citoyennes pour renforcer notre démocratie locale et contribuer à combler le fossé qui se creuse entre les citoyen·ne·s et leurs représentant·e·s. Mais pour revenir à Est Ensemble, je crois que cette Convention citoyenne tombe à point nommé pour faire participer les/des citoyens qui ont majoritairement boudé les urnes en juin – notamment – et j’insiste – si nous l’accompagnons d’un dispositif de sensibilisation tourné vers les jeunes du territoire.
Nous n’allons pas faire peser sur les panélistes, les citoyens et les animateurs (garants, experts, prestataires) le poids et la responsabilité de vivifier à eux seuls la démocratie locale. Nous n’attendons pas d’eux qu’ils suscitent comme par magie un regain de confiance de nos concitoyens dans la démocratie participative qui est en crise. Mais, avec l’ensemble des élus écologistes et citoyens d’Est Ensemble, nous avons confiance en cette démarche et espérons de tout notre cœur qu’elle fera naître de nouvelles idées, de nouvelles convictions, de nouveaux projets et de belles réalisations.
Je remercie, nous remercions, Smaïla Camara et Nadia Azoug pour leur implication sur ce projet, ainsi que l’ensemble des agents et équipes d’Est Ensemble qui y travaillent d’arrache-pied, avec Mission publiques, afin de monter dans des délais rapides et dans un contexte sanitaire compliqué, une nouvelle façon de faire participer les habitants du territoire à la co-construction des politiques publiques. La démocratie participative, tout le monde en parle mais des occasions de véritablement la mettre en œuvre ne sont pas si fréquentes et nous serons particulièrement attentifs à ce que cette démarche réussisse, notamment en s’adressant à la jeunesse, que nous pensons devoir toucher en priorité pour préparer l’avenir du territoire.
Nous espérons aussi que cet exercice permettra d’aller plus loin que ce que le Plan climat air énergie territorial (PCAET) d’Est Ensemble prévoit déjà. Nous avons la chance d’avoir à Est Ensemble un PCAET ambitieux, que nous révisons dans les prochains mois et compléterons par un plan d’action pour la résilience du territoire. C’est une bonne chose que de pouvoir s’appuyer sur cette convention pour enrichir nos politiques publiques, dans un moment où nous n’avons plus à convaincre sur la gravité de la situation mais plutôt à prioriser les projets à conduire et à nous assurer de leur réussite au cours du mandat.
J’en profite pour souligner notre attention et notre vigilance à ce que les choix budgétaires et financiers du mandat permettent justement d’accompagner le mouvement de fond que nous construisons, pas à pas pour accélérer la transition écologique.
Une voie est tracée, vous l’avez rappelé, Monsieur le Président, et de nombreuses actions sont sur les rails pour accélérer la transition écologique et solidaire dans nos villes. Nous avons la responsabilité de les concrétiser, pour mettre en cohérence nos discours et les actes et ne pas susciter de déception citoyenne, de nature à aggraver la situation démocratique que nous connaissons.
Vous pouvez compter sur les élus du groupe Ecologie & Citoyenneté pour soutenir cette Convention citoyenne locale, à distance et en toute indépendance, car nous avons la conviction qu’elle contribuera à renforcer notre capacité d’agir collectivement et démocratiquement.
Je vous remercie.