Depuis le dernier conseil territorial, nous avons beaucoup travaillé ensemble avec le Président, les représentants des différents groupes politiques, le cabinet et les services d’Est Ensemble, les bureaux d’études et les experts de la gestion publique et réalisé des avancées significatives !
Je veux saluer le rôle des experts de la gestion publique, Jacques Tcheng, ancien directeur de la régie Eaux de Grenoble, François Leblanc, ancien DGA d’Eau de Paris et Vivien Rebière qui a participé à la création de la régie Eau des Lacs de l’Essonne. Leur engagement montre la dynamique qui existe du côté de la gestion publique et qui s’est manifesté encore hier par la décision de la métropole de Lyon de créer une régie publique et d’écarter Veolia.
Suite à ces travaux, il est apparu clairement à tou.te.s que les résultats des études menées jusqu’alors étaient basés sur des hypothèses « maximalistes », au dire même d’Espelia ! De nombreuses marges de manœuvre rendant possible la gestion publique ont été trouvées. Certaines dépendent de négociations avec le SEDIF, d’autres de nouvelles positions à prendre de la part d’Est Ensemble.
Cela nous a conduit à retirer la délibération concernant l’adhésion au SEDIF, à nous engager dans des négociations avec celui-ci pour connaître les conditions réelles du passage en régie publique territoriale et à préparer sans attendre la mise en place de la régie publique.
Je salue l’engagement du président de rendre possible la création de la régie aux meilleures conditions pour les villes qui le souhaiteront, toutes je l’espère ! Les conseils municipaux seront consultés dès que seront connues les conditions réelles de création de la régie publique et leur avis seront respectés. Dans les conditions actuelles, plusieurs villes se sont déjà prononcées en faveur de la régie : Les Lilas, Bagnolet, Le Pré Saint-Gervais.
Le recrutement début novembre d’une nouvelle directrice de l’eau et de l’assainissement et début décembre, d’un directeur de projet pour la régie, tous les deux compétents et motivés pour la gestion publique de l’eau, constitue également un bon signal pour l’avenir.
Je salue le soutien apporté par le groupes politiques de la majorité de gauche et écologiste. Leurs multiples interventions depuis plusieurs semaines ont été fort utiles pour avancer !
Je voudrais aussi dire quelques mots sur la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui et celle dans laquelle nous serons à partir du 1er janvier. Pour les usager.e.s, il n’y aura pas de changement : l’eau va continuer à couler au robinet, ils recevront toujours la même facture de la part de Veolia, au même tarif, dans les prochains mois, contrairement à ce qui nous a été présenté dans la dernière étude d’Espelia. Alors qu’on nous présentait la fin inéluctable de la convention avec le SEDIF au 31 décembre, une nouvelle convention de gestion provisoire sera établie pour trois ans entre le SEDIF, Est Ensemble et Grand Orly Seine Bièvre qui se trouve exactement dans la même situation que nous. Il n’y a donc non plus aucun risque juridique.
Nous sommes prêts à aborder la phase de négociations qui s’ouvre avec le SEDIF. Cela permettra de traiter toutes les questions en suspens, comme, par exemple, le prix de vente de l’eau en gros, si on l’achète au SEDIF. Il faut avoir en tête que si nous aurons peut-être besoin d’acheter de l’eau au SEDIF dans les prochaines années, celui-ci aura, au moins autant, besoin de nous vendre de l’eau ! Le rapport annuel du SEDIF montre que les capacités de production maximale sont plus du double de la consommation journalière moyenne. Le SEDIF pourrait aujourd’hui fermer une de ses trois usines sans conséquences pour la sécurité de l’approvisionnement.
En cas de désaccord, sur la plupart des questions, il pourra y avoir arbitrage préfectoral dans le cadre légal qui prévoit la liberté de choix pour la gestion du SP de l’eau au bénéfice des usagers et de l’intérêt général.
Dans cette période, outre les négociations avec le SEDIF, nous avons à réfléchir et à préparer la mise en place de la régie. Certaines questions restent ouvertes, comme celle de la production d’eau potable. J’entends souvent dire, comme une évidence, que nous serons seulement une régie de distribution et pas une régie de production, puisque nous n’avons pas de capacité de production sur notre territoire. Pourtant Eau de Paris, régie intégrant distribution et production, possède toutes ses capacités de production hors de Paris, à l’extérieur de son territoire. Nous pourrions devenir aussi régie de production en étant propriétaires ou copropriétaires d’installations de production hors de notre territoire. On le voit, des réflexions et des débats passionnants nous attendent et je compte sur vous pour y participer dans les prochains mois.