Au conseil territorial du 15 décembre, Est Ensemble-Grand Paris a adopté un plan de mobilité de l’administration d’Est Ensemble et s’est engagée à adopter un forfait mobilités durables pour ses agents.
Au nom du groupe « Écologie & Citoyenneté » je salue l’élaboration de ce plan de mobilité particulièrement ambitieux pour notre établissement et ses 1161 agents.
• Je salue la méthode qui a été employée pour l’élaborer : les agents ont été consultés, impliqués (26%), et ce plan révèle une vraie adéquation avec les besoins exprimés, site par site, agent par agent.
• Ensuite, je salue l’ambition de ce plan : il touche à tous les aspects des déplacements, et on peut s’enorgueillir que notre établissement décide de donner l’exemple sur ces enjeux.
Je voudrais ici insister sur un point particulier qui figure dans ce plan, et qui mérite qu’on s’y attarde car sa portée dépasse les questions de mobilités à proprement parler.
Cet objectif, c’est celui d’inciter à la pratique du vélo.
La demande de vélo a explosé en Ile de France, et sur notre territoire. Et c’est une excellente nouvelle que nous y répondions.
Tout d’abord et on l’oublie souvent, le vélo est une pratique au fortes retombées économiques locales. Avec la crise économique qui s’annonce, il est important de le rappeler.
Une récente étude, réalisée en 2020 par différents cabinets d’étude, l’ADEME et la Fédération française de cyclisme estime que, sur les 10 prochaines années, les retombées économiques directes des usages du vélo sont estimées à 9,6 milliards d’euros par an et à près de 80 000 emplois.
Notre territoire y compris a beaucoup à y gagner.
• La pratique possède un impact positif sur les commerces locaux et sur le tourisme
• Elle crée des emplois dans la vente et de l’entretien de vélos et d’accessoires
• Elle facilite le déplacement des salarié-e-s et en conséquence l’installation durable d’entreprises sur notre territoire
Ensuite, la pratique du vélo est un enjeu écologique, social et de santé publique
Le vélo, sous toutes ses formes, est évidemment un allié de poids contre les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi contre l’artificialisation des sols et la bétonisation des espaces verts.
Par ailleurs, les bénéfices de la pratique régulière en termes de santé publique sont énormes : réduction de l’obésité, des risques de maladies coronariennes, vasculaires cérébrales, diabètes, cancer…Et plus généralement, réduction du risque de mortalité (28% par rapport à un non pratiquant). En faisant 15 minutes de vélo aller et 15 minutes retours pour se rendre eu travail, on participe à lutter contre la sédentarité : un mal insidieux qui ronge les sociétés modernes, chaque jour un peu plus motorisées et automatisées.
Enfin, le vélo est un allié de taille pour lutter contre le covid-19
• il permet la distanciation physique
• et limite l’usage des transports en commun
Dans ces conditions, oui, il faut inciter les agents et les habitant-e-s à la pratique du vélo.
Le forfait de mobilité durable (décret du 9 mai 2020), est une avancée certaine qui vient se cumuler avec les aides régionales à l’achat de Vélo à assistance électrique (VAE).
Une prime annuelle de 200 euros par agent, sur une base déclarative, a un effet incitatif certain.
Mais nous regrettons que ce dispositif soit encore trop timide :
• dans les entreprises, ce montant peut aller jusqu’à 400 euros annuels, mais il est facultatif
• dans la fonction publique territoriale, la prime de 200 euros reste trop faible. Notamment quand on sait qu’un VAE de qualité coûte au bas mot 1500 euros.
• NB : sur notre territoire, le VAE est souvent une nécessité du fait des forts dénivelés !
Bien sûr au-delà du caractère incitatif du forfait mobilité durable il peut agir sur les comportements de nos concitoyen-ne-s par un effet d’exemplarité qui compte toujours.
IL faut changer nos modes de représentation et de vie : la population est prêtre mais elle doit être accompagnée :
• Accompagnée d’abord en termes technique et sportif. De la même manière qu’Est Ensemble développe dans le cadre de sa politique sportive le « savoir nager » grâce aux partenariats entre les établissements scolaires et la direction des sports d’EE, nous devons réfléchir à la mise en œuvre du dispositif « savoir rouler » porté par le ministère des sports et l’éducation nationale (initiation, apprentissage, formation). Dispositif qui s’inscrit complétement dans une politique du sport santé que je porte au sein d’EE.
• Accompagnée aussi socialement. Le montant des aides reste trop faible par rapport aux prix d’achat et d’entretien d’un vélo. Les collectivités doivent prendre leur part à cet effort, au regard des retombées positives de la pratique du vélo pour les territoires.
Pour terminer, la mobilité ne peut pas se penser sans réfléchir à l’organisation de la ville, d’un territoire :
Il est nécessaire de penser en commun la promotion du vélo et la réduction du parc automobile vieillissant, pour limiter les impacts du trafic. C’est pourquoi le vélo est un outil qui permet d’avancer sur la mise en place de la Zone à Faible Émissions « ZFE » (pour véhicules Crit’Air 5 et non classés) et d’en limiter les conséquences pour les PME et les ménages modestes.
Organiser la ville pour la pratique du vélo demande aussi un aménagement du territoire spécifique, et l’adoption d’un « urbanisme tactique » (sur le modèle des coronapistes)
• Rappelons ici que près de 80% des agents d’EE résident à moins de 10km de leur lieu de travail.
• Et c’est aussi le cas pour la majorité des habitant-e-s
Évidemment, cela suppose un meilleur maillage du territoire en termes de pistes cyclables, d’une ville à l’autre, une mise en réseau, des parcours identifiés etc. C’est pourquoi je me félicite du fait qu’un conseiller territorial, Olivier Stern, soit en charge d’une délégation « 100% cyclable » pour porter cet objectif durant les prochaines années avec la Vice-Présidente en charge de la mobilité et des transports, Mme Le Gouallec.
Dans ces conditions du « 100% cyclable » nous arriverons avec un politique sportive volontariste au « 100% cyclistes » je veux y croire !