Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Maires
Mes chers Collègues,
Le 12 décembre dernier, la COP 21 se clôturait par un accord unanime des 196 “parties” présentes (195 États + l’Union européenne) sur un texte cadrant désormais les actions de lutte contre le dérèglement climatique. Cet accord repose sur l’objectif fixé à l’ensemble des peuples de la planète d’un réchauffement climatique contenu en-dessous des + 1,5° par rapport à l’ère pré-industrielle – alors que nous en sommes aujourd’hui déjà à + 0,85°.
Pour clore cette conférence du Bourget, M. Laurent Fabius avait ces mots : « Ce texte qui est nécessairement un texte équilibré, contient les principales avancées dont beaucoup d’entre nous pensaient qu’elles seraient peut-être impossibles à obtenir. Le projet d’accord proposé est différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant… ».
Quelques minutes plus tôt, M. Ronan Dantec, porte-parole de Cités et Gouvernements locaux Unis déclarait devant les délégations internationales présentes : « Vous avez trouvé l’accord, désormais, c’est à nous de faire le travail. »
Le Président, mes chers collègues, avec le Plan Climat Air Énergie Territorial que j’ai l’honneur de présenter aujourd’hui à votre approbation, nous vous proposons, ni plus, ni moins de « faire le travail » à l’échelle de notre territoire et de nous montrer ainsi à la hauteur des journées historiques que nous venons de vivre.
Notre Plan Climat Air Energie Territorial (vous me pardonnerez désormais l’acronyme PCAET), est un plan qui engage notre territoire pour les 6 prochaines années au terme desquelles il sera révisé. Il répond aux trois piliers sur lesquelles une collectivité territoriale comme le nôtre est attendue :
– les actions d’amélioration sur le patrimoine de la collectivité,
– les actions vertueuses concernant l’ensemble de nos politiques sectorielles,
– enfin, le rôle d’animateur de la transition sur notre territoire.
Notre PCAET détermine notre stratégie “Climat-Énergie” et, de façon très concrète, les actions que nous comptons mener pour participer à la lutte contre le dérèglement climatique. Grâce à la mise en place d’un observatoire des politiques menées, nous en surveillerons chaque année les résultats.
Notre PCAET s’intègre dans les deux dispositifs règlementaires que sont les lois NOTRe et de Transition Énergétique et qui consacrent le rôle moteur des territoires comme chefs de file des politiques publiques Climat-Énergie.
Enfin, notre PCAET est en adéquation avec les exigences du SRCAE, le Schéma régional Air-Energie, et participe déjà à nourrir le futur PCAEM (métropolitain).
Comme vous le savez déjà toutes et tous, les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre sur notre territoire sont les transports, le bâti (résidentiel et tertiaire), ainsi que l’alimentation – et les circuits longs, voire très longs sur lesquels elle repose encore beaucoup trop souvent.
Pour construire des solutions permettant de réduire ces émissions dans le respect de ce qui est fixé au plus hauts niveaux – national et international -, nous avons donc travaillé de façon transversale avec bon nombre de directions et plusieurs de mes collègues ici présents.
Vous me permettrez donc de remercier très sincèrement toutes celles et tous ceux qui ont apporté leur petite pierre à l’édifice, qu’il s’agisse de vous, mes chers collègues, ou bien sûr, des services avec lesquels j’ai eu le plaisir de pouvoir travailler.
Vous aurez tout loisir de découvrir dans le plan qui est désormais à votre disposition l’ensemble des actions que nous nous proposons de mettre en œuvre dans les années qui viennent. Nous avons en effet déterminé 8 orientations essentielles pour notre action publique et 43 fiches actions précises.
Je voudrais souligner, parmi l’ensemble de ces actions, ce qui me semble devoir être nos priorités :
1) Développer les projets structurants d’ensemble à l’échelle de notre territoire : je pense au futur PLU intercommunal, que nous devrons établir selon les critères du « facteur 4 » (75 % de réduction des émissions de GES à horizon 2050, ce qui implique un changement, progressif, mais quasi intégral de notre utilisation de l’énergie d’ici là).
Et je pense bien évidemment aux différentes ZAC qui sont en cours de construction sur notre territoire et qui devront non seulement être pilote au niveau environnemental, mais également pouvoir être des points d’appui pour améliorer progressivement l’urbanisme des quartiers alentours.
2) Lutter contre la précarité énergétique : je me réjouis que cet objectif essentiel soit co-porté au sein de notre PLH et veut en remercier le VP en charge de l’Habitat. D’une commune à l’autre, nous estimons en effet aujourd’hui qu’environ une famille sur 5 souffre de précarité énergétique. Soit qu’elle ne peut plus payer ses factures de chauffage, soit qu’elle se trouve contrainte à choisir entre se nourrir ou se chauffer ! Nous ne pouvons, ni ne devons, laisser perdurer cette situation indigne.
3) Développer les sources de production d’énergie renouvelable. Dès le début de la prochaine année, je reviendrai par exemple devant vous pour poursuivre le travail sur l’extension de nos réseaux de chaleur.
4) Poursuivre le travail de sensibilisation de la population. Comme certains d’entre vous le savent déjà, nous avons entamé cette année notre troisième saison du Défi Familles à Énergie positive et lancerons dès l’automne prochain un nouveau Défi « Ecoles à énergie positive ».
Mesdames, Messieurs : vous l’avez compris, nous sommes en train de définir les bases de ce qui deviendra dans les prochaines années le service public local de l’énergie et du climat. Je veux dire ici que si les fondations me semblent bien posées, beaucoup, si ce n’est tout, reste à faire.
Il nous reviendra en effet, dans les tout prochains mois, de nous doter des moyens humains et financiers pour mettre en œuvre les actions ici décrites.
Nous n’avons pas le droit de nous doter ce soir d’un beau plan… qui ne saurait être concrétisé faute de moyens. Et ceci :
– pour le devenir de la vie humaine sur cette planète,
– pour la qualité de vie, ici et maintenant, de nos concitoyens,
– pour la santé économique et sociale de notre territoire.
Grâce à la politique sectorielle « Climat-énergie » que nous sommes en train de fonder, nous avons en effet la possibilité de nous doter de moyens pour répondre rapidement à certains des maux qui minent la qualité de vie sur notre territoire : le chômage des jeunes et des adultes en reconversion, la fermeture de dizaines de petites entreprises, les temps de transport exténuants ou encore, l’air dégradé, source du développement de pathologies respiratoires nombreuses.
Grâce à cette politique, nous pouvons contribuer à créer du mieux vivre, de l’emploi pérenne et non délocalisable, des formations solides débouchant sur des métiers recherchés. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité, avec M. le Président, appeler cette politique :
« Une énergie positive et solidaire pour notre territoire ».
Je conclurai en vous livrant une conviction : en ces temps très durs, où certains de nos proches viennent de tomber sous les balles de terroristes, où nombre de nos concitoyens hésitent entre la colère et le désespoir face à un avenir qu’ils voient sans débouché, il me semble que proposer une politique qui apporte tout à la fois des réponses aux maux du quotidien et propose d’agir, ensemble, pour les générations futures, pour une société du partage de l’énergie et de la coopération novatrice est non seulement enthousiasmant, mais porteur de sens. Un sens dont nous avons terriblement besoin.
Je me tiens à votre disposition pour répondre aux questions que vous souhaiterez poser et vous demande d’approuver ce Plan.
Je vous remercie.