Intervention de Stéphane Weisselberg en réponse au vœu déposé par le groupe Centre et Droite sur le conditionnement des indemnités des élu(e)s Conseil du 10 avril 2015

Monsieur le président, chers collègues,

Je vais reprendre la réaction spontanée qui fut la mienne lors de la conférence des présidents en la précisant, au nom du groupe Ecologie et Citoyenneté.

La période est au discrédit de l’homme et la femme politique, à leur déconsidération. Vous le savez et, en quelque sorte, vous le démontrez par votre démarche, la présomption de probité est un leurre comme la présomption d’innocence est une chimère pour celles et ceux qui s’engagent dans la vie publique. La période est particulièrement délétère. J’oserai même que la mode est à la «  brocardisation »  de tout le personnel politique. Les français n’en finissent plus d’affirmer qu’il trahit ses idéaux et dévoie ses fonctions.

Et je vois bien où vous voulez en venir puisque nombre de nos concitoyens considèrent aussi – au grand dam de la grande majorité de celles et ceux qui, comme nous tous, je le crois, je le souhaite et je l’espère, s’engagent avant tout au service de l’intérêt général et du bien commun avec sincérité et honnêteté intellectuelle – que l’appât du gain est la première des motivations des élu(e)s !

Alors je le dis avec solennité, je le dis avec sévérité également, n’accréditons pas les thèses populistes selon lesquelles nous nous enrichirions sur le dos des électeurs et des électrices et gardons nous des solutions simplistes sous prétexte qu’elles serviraient la moralisation de la vie politique de notre assemblée.

Car enfin, un simple conseiller communautaire (c’est quand même la majorité d’entre nous) tient son mandat de celui de conseiller municipal ; il ou elle doit siéger à ces titres dans chaque instance une fois par mois, doit participer aux différentes commissions thématiques dans lesquelles il ou elle est inscrit(e), doit animer les réunions des groupes politiques auxquels il ou elle est affilié(e) et bien entendu lire tous les dossiers qui figurent à l’ordre du jour de toutes ces réunions. Et pour cela, il ou elle est royalement indemnisé(e) à hauteur de 120 euros par mois !!!

Je ne parle évidemment pas de la difficulté de concilier vie d’élu(e) avec vie professionnelle, vie familiale (un gros mot certainement ), vie militante et vie associative pour celles et ceux qui en ont !

Ce serait presque indécent au regard des thuriféraires de l’engagement citoyen et de certains chevaliers blancs.

Voyez-vous, chers collègues requérant du vœu, baisser nos indemnités et retirer 12 euros par mois à celles et ceux qui en touchent 120 pour montrer symboliquement la contribution des élu(e)s à l’effort budgétaire, est une chose – encore que sur ce sujet et Ibrahim Dufriche l’a énoncé tout à l’heure, nous souhaiterions un débat plus large sur le statut de l’élu(e) et sur un effort plus équitablement partagé en fonction de nos situations respectives – mais conditionner l’indemnité en plus à la fréquentation des instances internes à l’agglomération Est Ensemble relève de la pure démagogie.

Pour exemple que je connais bien, j’ai assisté pour ma part à tous les conseils communautaires depuis le début du mandat, toutes les commissions mais lorsqu’on m’appelle pour participer à la commission d’appel d’offres le jeudi à 14 heures, souffrez que je privilégie mes heures de cours devant mes élèves.

A contrario, chers collègues et j’en terminerai par cette petite information, songez qu’au sein du bureau communautaire, donc de l’exécutif intercommunal, le groupe « Alliance, Droite et Citoyens » est celui qui présente le plus fort taux d’absentéisme, à hauteur de 47 %.

Alors la moralisation de la vie politique, oui, des leçons de morale contredites par les actes, certainement pas !

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